Lettres du Sahara

Alberto Moravia

Traduit de l’italien par Christophe Mileschi

Que se passe-t-il dans la tête d’un Lobi, quand il décide de ne plus se construire une demeure de boue séchée en forme de gousse et qu’il préfère une baraque sordide mais plus conforme au « progrès » ? Je voudrais vraiment le savoir, mais il est probable qu’il ne le sait pas, lui non plus : il change, voilà tout. Car il n’y a qu’une chose qui soit plus mystérieuse que la satisfaction, et c’est l’insatisfaction. Ce qui suffisait à la vie n’y suffit plus ; d’une année sur l’autre, un ordre qui durait depuis des siècles est délaissé, par désaffection et par inattention, comme le font les enfants avec leurs jeux.

Moravia était entre 1975 et 1981 l’envoyé spécial du Corriere della Sera en Afrique. Les textes qu’il écrivit en Côte d’ivoire et au Sahara furent réunis en un volume par Bompiani en 1981, sous le titre Lettres du Sahara.

Contrairement aux Promenades africaines, repris en poche chez Arléa, en 2007, ce livre est inédit en français.

Ce sont des récits de voyage – de vie et de mort (l’inoubliable mort d’un enfant) – qui se situent dans la tradition des écrivains et artistes-voyageurs, brassant une mémoire culturelle commune où l’on rencontre Baudelaire et Gauguin, Blixen et Conrad, et où la notation géographique, culturelle ou esthétique conduit toujours à une réflexion anthropologique – ou à une infinie rêverie poétique.

Par contraste, le contact avec les terres d’Afrique rappelle à l’écrivain (et à son lecteur) tout ce que l’Occident a perdu en gagnant le confort de la vie moderne.

Image de couverture de Lettres du Sahara
Collection : Littérature étrangère
janvier 2011
352 pages - 20.5 €
Dimensions : 12,5 x 20,5 cm
ISBN : 9782869599222
9782869599222