Alfred Jarry, le surmâle de lettres
Rachilde
Livre épuisé« La première fois que je vis cet étrange personnage [Alfred Jarry], qui se jouait à lui-même la comédie d’une existence littéraire poussée jusqu’à l’absurde, ce fut dans le salon du Mercure de France de la rue de l’Échaudé-Saint-Germain, un grand salon d’une obscurité rouge et une petite rue étroitement sombre où sont passées, pourtant, toutes les lumières de la littérature de notre époque. »
Alfred Jarry ou le surmâle de lettres, qui emprunte son titre à un ouvrage de Jarry lui-même, est à la fois le portrait d’un de nos écrivains les plus étranges, en même temps que la genèse et l’histoire de la pièce qui valut à Jarry une renommée mondiale :
Loin d’être éblouie par le succès d’Ubu Roi, Rachilde se montre extrêmement réservée sur la teneur de cette comédie burlesque, qu’on présente souvent comme une satire des mœurs bourgeoises du temps, et qui fut sans doute à l’origine un quasi-canular de potaches.
Mais c’est le portrait d’Alfred Jarry, ami du « couple Vallette », qui est la pièce maîtresse du livre. Un portrait sans concession, où transparaît presque à chaque ligne la profonde tendresse d’une femme d’exception pour un homme malheureux, seul, intelligent, cultivé, alcoolique et éthéromane.
On commémore cette année le centenaire de la mort de Jarry (Laval, 1873-Paris, 1907).