Guide rose avant la lettre, ces almanachs recensent les belles de jour et de nuit de Paris pendant et après la Révolution, et proposent un descriptif détaillé de leurs charmes et spécialités.

Drôles, plus polissons qu’érotiques, fort bien troussés, deux almanachs des prostituées parisiennes sont ici réunis. Apparues sous la Révolution, ces « listes de filles » ont connu un vif succès jusqu’en 1829, date du « nettoyage » du Palais-Royal, fief des prostituées de la capitale. Les informations dont fourmillent ces textes - tarifs, portraits, talents particuliers, caractères, maladies - en font les premiers « guides roses » du plus vieux métier du monde. Leur ton badin, moqueur, voire malveillant est conforme à celui des libelles qui abondent pendant la période révolutionnaire. Dans ces almanachs, qui répondent aux passions politiques du moment, noblesse et clergé sont désignés comme les initiateurs et les grands bénéficiaires de cette lucrative activité.